Au niveau des caractéristiques sociodémographiques des jeunes, les jeunes femmes sont moins embauchées que les jeunes hommes. En effet, en effectuant la moyenne nationale par rapport aux milieux de résidence, 66,4% de jeunes hommes sont en emploi contre seulement 33,6% de jeunes femmes en emploi.
Au niveau des indicateurs liés à la durée du chômage et au niveau d’instruction, la moyenne nationale montre que les jeunes primo-demandeurs d’emploi (moins de cinq ans de chômage) sont à majorité des jeunes ayant terminées le deuxième cycle des humanités (61,3%) et ceux ayant le diplôme universitaire (18,9%).
Au niveau des chômeurs enregistrant une durée de 5 à 10 ans, le taux des jeunes ayant un niveau universitaire stagne à 18,8% et celui des jeunes n’ayant aucune formation monte plutôt de 2% à 6,2% au moment où ceux ayant terminés le deuxième cycle du secondaire enregistrent une tendance à la baisse de 61,3% à 42,2%; ce qui dénote le problème particulier de ces deux premières catégories. Donc, plus on a un diplôme élevé, plus on a des problèmes à être embauché comme il en est le cas pour les jeunes n’ayant aucune formation.
En ce qui concerne la répartition des jeunes selon les secteurs d’activités, le secteur privé est le plus grand pourvoyeur d’emploi et occupe 77,74% des jeunes contre seulement 26,26% pour le secteur public. En répartissant les jeunes employés selon les secteurs primaire, secondaire et tertiaire, on réalise que sur le plan national et en milieu rural, 19,8% des jeunes sont dans le secteur primaire, 24% dans le secondaire et 56,2% dans le tertiaire. En milieu urbain, 30% de jeunes sont employés dans le secteur primaire, 12,5% dans le secondaire et 57,5% dans le tertiaire.
Pour ce qui est de l’adéquation emploi et formation reçue, les résultats de l’enquête effectuée par l’ADISCO, Appui au Développement intégral et à la solidarité sur les collines en 2016 montrent qu’en milieu rural, 55,3% des jeunes avouent que leur emploi n’est pas en adéquation avec la formation reçue contre 44,7% de jeunes qui dise le contraire. En milieu urbain, 80,5% des jeunes en emploi disent que leur emploi n’est pas en adéquation avec leur formation contre 19,5% avouant le contraire. Au niveau des stratégies déployées par les jeunes dans leur insertion, elles semblent aux débuts classiques : dépôt de demandes dans des institutions en milieu urbain (32,1%) et (25%) en milieu rural; demandes suite aux appels à candidature en milieu urbain (26,3%) et en milieu rural (31,7%).
Quant aux difficultés que rencontrent les jeunes en quête d’emploi, ceux du milieu rural évoquent à 52,9% le manque d’opportunités; 23,5% parlent du manque d’expérience; 11,1% évoquent l’inadéquation entre profil et offre d’emploi tandis que 12,5% s’expriment en disant qu’ils sont victimes de la discrimination. En milieu urbain, 29,1% évoquent le manque d’opportunité; 36% parlent du manque d’expérience; 13,91 % évoquent l’inadéquation entre profil et offre d’emploi tandis que 21 % s’expriment en disant qu’ils sont victimes de la discrimination.
L’étude réalisée par l’ADISCO en 2016 a également montré la perception des jeunes par rapport au chômage et au sous-emploi. Ils jugent très préoccupante la situation du chômage et du sous-emploi respectivement sur un taux de 79,3 % en milieu rural et 87,7% en milieu urbain et 62,6% en milieu rural et 71,8% en milieu urbain. Au niveau de l’aveu de leur responsabilité dans le chômage qu’ils endurent, les jeunes sont 60,7 % à reconnaître cette part de responsabilité contre une moyenne de 39,3% qui la nie.
A ce même niveau, 67,8% de jeunes du milieu rural évoquent le manque d’esprit d’entreprise chez les jeunes contre 32,2% qui parle du manque d’ouverture à d’autres emplois. En milieu urbain, 66,3% parlent du manque d’esprit d’entreprise chez les jeunes tandis que 33,7% évoquent le manque d’ouverture à d’autres emplois. Pour ce qui est des perspectives des jeunes, une forte proportion de ces derniers (60,3%) en milieu urbain et 60,4% en milieu rural aspirent à l’auto emploi tandis que 30,3% des jeunes du milieu rural et 26,8% du milieu urbain aspirent à un l’emploi salarié. Enfin, le gouvernement, dans sa nouvelle politique de soutenir, d’accompagner et de promouvoir la jeunesse, vient d’organiser une retraite nationale sous le thème « jeunesse intellectuelle, pionnière du développement durable » et a pour objectif d’impulser les jeunes intellectuels à entreprendre.
L’emploi des jeunes au Burundi