L’enseignement à distance en RDC : Une révolution éducative initiée par le ministère de l’ESU

L’enseignement à distance en RDC : Une révolution éducative initiée par le ministère de l’ESU

Du 28 février au 1er mars 2024, l’Hôtel Pullman de Kinshasa a accueilli les travaux préparatoires pour l’élaboration de la Stratégie Nationale des Enseignements Ouverts et à Distance en République Démocratique du Congo, en partenariat avec l’UNESCO. Cet événement a marqué une avancée significative dans la refonte du système éducatif congolais.

Le 28 mai 2024, une étape cruciale dans cette transformation a été franchie lors d’une table ronde, également organisée à l’Hôtel Pullman. Le thème de cette rencontre, « Enseignements ouverts et à distance en RDC : état des lieux, enjeux et perspectives », a rassemblé les principaux acteurs du secteur éducatif congolais. Soutenue par le Projet d’Apprentissage et d’Autonomisation des Filles (PAAF), financé par la Banque Mondiale, cette réunion a permis de valider des recommandations essentielles et d’adopter une feuille de route ambitieuse pour la mise en place d’une politique et d’une stratégie nationales. L’objectif est clair : garantir une mise en œuvre efficace et rationnelle des enseignements ouverts et à distance à travers tout le pays.

Depuis la nomination de Madame Safi Sombo Ayane à la tête du ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU), une nouvelle dynamique a été insufflée, propulsant l’enseignement à distance au premier plan des réformes éducatives en RDC. Cette initiative, loin d’être un simple ajustement pédagogique, constitue une véritable révolution visant à démocratiser l’accès à l’éducation et à répondre aux défis spécifiques du pays.

 Monsieur Abankwi Ipama Thierry, directeur chef de service de l’enseignement ouvert et à distance au sein du ministère, a souligné que « l’enseignement à distance n’est pas seulement une réponse adaptée aux défis actuels, tels que la massification des auditoires, la réduction de l’analphabétisme et la promotion de l’accès à l’éducation pour tous, mais également une alternative incontournable au système éducatif traditionnel. » Il a ajouté : « cette vision est désormais ancrée dans la loi Cadre n° 14/004 du 11 février 2014, qui fait de l’enseignement à distance une des options fondamentales de l’éducation en RDC. »

Le 13 août 2024, la feuille de route des activités à réaliser sous la coordination du PAAF a été validée. Dès le lendemain, des partenaires tels que KADEA ACADEMY et VODACOM ont entamé des échanges avec la Direction de l’Enseignement Ouvert et à Distance pour concrétiser les engagements pris. « Le processus est irréversible » a insisté Monsieur Abankwi Ipama Thierry, ajoutant que la contribution de tous les acteurs impliqués dans l’éducation est essentielle pour le succès de ce projet.

Cependant, malgré ces avancées, le chemin reste semé d’embûches. Le promoteur de l’Université Virtuelle du Congo (UVC), Monsieur Valery Ngoy Ndala, a exprimé ses préoccupations lors d’une interview avec notre rédaction. Selon lui, le plus grand défi réside dans le conservatisme d’une élite congolaise encore attachée à l’idée que l’enseignement en présentiel est supérieur à l’enseignement en ligne. S’ajoutent à cela le manque d’infrastructures adéquates, l’absence d’une politique nationale claire pour l’intégration des TIC, le faible soutien des acteurs du secteur de l’enseignement en ligne, et une législation vacillante en la matière.

Néanmoins, Monsieur Valery Ngoy Ndala a salué les efforts de Madame le Ministre, ainsi que ceux de Monsieur Abankwi Ipama Thierry, pour l’identification des institutions d’enseignement supérieur et des structures organisant des cours en ligne, et pour leur travail visant à faciliter l’agrément et le soutien de ces structures. Il a également félicité le projet PAAF pour son accompagnement remarquable.

Il est important de souligner que l’Université Virtuelle Congolaise (UVC), portée par Monsieur Valery NGOY NDALA, fait partie des projets innovants présélectionnés dans le cadre du Forum du Génie Scientifique Congolais, organisé par le Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation Technologique.

Josué Lwamba