Alors que la population mondiale devrait dépasser les 8 milliards en 2030, l’une des principales questions auxquelles l’humanité doit répondre est de savoir comment l’agriculture parviendra-t-elle à répondre aux besoins alimentaires de la planète ? Par conséquent, les scientifiques doivent définir des stratégies idéales pour éviter de tomber dans une crise alimentaire mondiale, de façon permanente.
C’est à ce titre que s’est tenue ce 17 mars 2022 la cinquième édition de la journée d’étude scientifique pluridisciplinaire de l’Association des doctorant•es et jeunes chercheur•es (ADJC) de la communauté universitaire du pôle Martinique de l’Université des Antilles. Cet événement hybride (en présentiel et à distance) a réuni des chercheurs de différents coins du monde pour discuter de la sécurité alimentaire mondiale autour du thème « Enjeux et défis de l’agriculture de demain ».
En Afrique, l’un des conférenciers était Valery NGOY NDALA, Doctorant en psychologie à l’Université de Lubumbashi et Président de l’Association Panafricaine pour l’Encadrement et la Formation de la Jeunesse. Sa présentation a porté sur les « Enjeux et défis de l’intégration des jeunes dans l’agroécologie en République Démocratique du Congo ».
Dans son intervention, Valery NGOY NDALA a commencé par souligner qu’en RDC, les jeunes représentent une grande partie de la population, environ 65%. Pourtant, 60 ans après l’indépendance, l’urgence pour le pays de développer la production agricole locale s’impose de manière permanente. Car la situation de la faim dans le pays est toujours aussi alarmante. C’est à ce titre qu’il a rappelé que 27,3 millions de Congolais font face aujourd’hui à une insécurité alimentaire aiguë élevée ; faisant de la RDC le pays présentant le plus grand besoin d’assistance dans le monde. (selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM).
Pour l’orateur précité, malgré les 80 millions d’hectares de terres arables, seule une faible proportion (environ 10%) est aujourd’hui mise en valeur. Ainsi, il a estimé que si les jeunes congolais peuvent s’investir dans le secteur agro-écologique, cela peut faire de la RDC un grenier de la sous-région au lieu de continuer à importer plus de 80% de ses besoins en produits alimentaire, tant dans les pays limitrophes que dans le commerce intercontinental.
Constatant que la jeunesse congolaise manifeste de plus en plus la réticence et/ou la méfiance à s’investir dans le secteur agro-écologique, Valery NGOY NDALA a procédé à une analyse assez approfondie des enjeux, tant historiques qu’actuels, qui expliquent cette situation.
Dans les enjeux historiques, l’intervenant a souligné les grands lignes suivantes :
- Modèle politico-économique du Congo belge axé sur l’exploitation minière.
- Inadéquation du système éducatif & réalités du milieu.
- Aspects psychologiques et éducationnels nocifs dans l’imaginaire collectif congolais face à l’agriculture (agriculture métier punitif, métier des pauvres, etc.).
- Pérennisation de la pratique d’une agriculture de subsistance.
Dans les enjeux enjeux actuels, il a souligné les aspects suivants :
- Absence d’une bonne politique agricole nationale.
- Difficultés d’encadrement des jeunes dans le secteur agricole.
- Inadéquation emploi – Formation.
- Situation socioéconomique des jeunes.
- Perception négative de l’entreprenariat agroécologique.
Concernant les défis à relever pour une intégration effective de la jeunesse congolaise dans le secteur agroécologique, Valery NGOY NDALA a souligné qu’il faut :
- Un travail psychologique et psychoéducatif en faveur de l’agroécologique chez les jeunes;
- la redynamisation de la politique nationale dans le secteur agroécologique.
- l’amélioration de la situation socioéconomique des jeunes.
- l’armement des organisations d’encadrement des jeunes en compétences techniques, moyens financiers et cadre de suivi permettant la mise en œuvre des projets agroécologiques.
Pour clore son exposé, le conférencier a souligné que la relance de la République démocratique du Congo (RDC) passera essentiellement par le développement de l’agriculture. Ainsi, pour faire face à la crise alimentaire que traverse le pays, non seulement une canalisation des comportements des jeunes en faveur de l’agroécologie s’avère indispensable mais aussi une implication active tant des politiques que des organisations de la sociétés civiles, dit-il.
L’orateur a terminé son intervention par une session de questions et réponses, sous l’appréciation positive du public.
Nous espérons que sa communication scientifique sera exploitée par les décideurs et acteurs à différents niveaux pour des actions concrètes. C’est aussi un cadre scientifique pour interpeller les donateurs et sponsors à soutenir notre projet Intégration socioprofessionnelle des jeunes dans l’agroécologie.
Cellule de communication APANAEFJ/a.s.b.l, 18 Mars 2022
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