Projet d’intégration socioprofessionnelle des jeunes africains dans l’agroécologie

Projet d’intégration socioprofessionnelle des jeunes africains dans l’agroécologie

Ce projet va permettre d’augmenter le nombre de jeunes congolais qui investissent dans le secteur agroécologique afin de lutter contre l’insécurité alimentaire aiguë qui frappe la RDC.


Mission du projet

La mission de ce projet se décline en les trois points suivants:

  • Capitaliser les aptitudes des jeunes des milieux ruraux au profit du développement à la fois individuel et collectif en les intégrant dans le secteur de l’Agroécologie.

  • Lutter contre la crise alimentaire qui se vit dans les sociétés africaines en amenant les jeunes à investir avec passion dans l’agroécologie et à considérer ce secteur comme faisant partie des secteurs prioritaires du développement durable.

  • Réduire le chômage des jeunes africains ainsi que les migrations clandestines, suite notamment au manque d’emploi et des initiatives génératrices des revenus.

Contexte et problème à résoudre du projet

Hissée par les milieux scientifiques au premier rang des solutions face au changement climatique, l’agroécologie apporte un ensemble de clés pour réussir ensemble cette transition. Son objet ne consiste pas uniquement à prendre soin du sol, de la plante, de l’animal ou de l’être humain, mais aussi à considérer l’ensemble des éléments de l’écosystème et des systèmes sociaux et à veiller à la qualité de leurs interrelations. En ce sens, l’agroécologie est un équilibre harmonieux mêlant agriculture et écologie, quantité et qualité, activités humaines et biodiversité, philosophie et techniques, écosystèmes et systèmes sociaux. (Terre et Humanisme, 2021, 14 avril). En effet, lorsqu’en septembre 2015, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté l’Agenda 2030 et ses 17 Objectifs de développement durable (ODD); les jeunes de tous les pays ont été reconnus comme des acteurs essentiels dans la réalisation de cet Agenda. Ce sont des partenaires essentiels, qui jouent un rôle important et positif dans la réalisation du développement durable, la prévention des crises et la promotion de la paix. En Afrique, il s’observe un grand paradoxe en matière d’intégration de la jeunesse, particulièrement dans le secteur agroécologique. Bien que la grande partie de la population soit constituée des jeunes, dont plus de 400 millions sont âgés de 15 à 35 ans (Union africaine, 2021), l’insécurité alimentaire a progressé de plus de 60% ces dernières années, et menace de s’aggraver alors que les effets de la COVID-19 exacerbent. Par ailleurs, d’autres facteurs s’ajoutent dans cette situation tels que les conflits et la mauvaise gestion politique (Centre d’études stratégiques de l’Afrique, 2021). Pourtant, le Plan d’action de la Décennie de la jeunesse de l’Union africaine, dans ces cinq grands domaines prioritaires met l’accent sur l’agriculture, le changement climatique et environnement (Union africaine, 2021). En outre, la déclaration de Malabo de l’Union africaine, qui fixe les objectifs du secteur agricole pour 2025, appelle à la création d’emplois dans le secteur en faveur d’au moins 30% de jeunes. Mais sur le terrain, bon nombre des jeunes africains, ceux des milieux urbains tout comme ceux des milieux ruraux font face à de nombreux obstacles lorsqu’ils tentent de s’orienter professionnellement dans le secteur de l’agroécologie. Ils ne considèrent pas ce secteur comme une carrière prestigieuse ou rémunératrice (FAO, 2014). Or, « sans la participation des jeunes, la souveraineté alimentaire n’a point d’avenir » souligne Nyeleni (2014). Selon la même source, l’industrialisation et la marchandisation de l’agriculture créent un système dans lequel très peu des jeunes détiennent le pouvoir sur la nature et sur toutes les phases du système alimentaire, partant de la production jusqu’à la distribution. Ce système impose l’accès aux ressources naturelles et à la terre que les paysans et paysannes nécessitent pour produire des aliments sains. Ce même mécanisme dénie également l’accès aux marchés locaux où l’on peut obtenir un prix juste pour les produits et ne pas devoir être en concurrence avec des aliments importés et subventionnés avec des prix inférieurs au coût de production. Par conséquent, une analyse (Grain de sel, 2015) souligne que le secteur agricole aura du mal à absorber les millions de jeunes africains. D’une part, parce que la pression démographique a déjà conduit à un morcellement accru des exploitations, rendant celles-ci difficilement viables. D’autre part, parce que de nombreux jeunes africains, faute de rémunérations décentes et de conditions de travail et de vie attractives, se détournent de l’activité agricole, posant dans certaines régions la question du renouvellement des générations.
« Si la famine s’installe durablement dans une localité, c’est que la cheville ouvrière que représente la jeunesse ne s’attelle pas au travail » soulignait le Mathématicien Guinéen Mouctar Keïta, 1963.
En République démocratique du Congo (RDC) en particulier, les jeunes représentent 65% de la population (Radio Okapi, 2016). Pourtant, 60 ans après l’indépendance, l’urgence pour le pays de développer la production agricole locale s’impose de manière permanente. Car la situation de la faim dans le pays est toujours aussi alarmante. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM), 27,3 millions de Congolais font face à une insécurité alimentaire aiguë élevée ; faisant de la RDC le pays présentant le plus grand besoin d’assistance dans le monde. Ce sont quasiment toutes les provinces qui sont concernées, tant les milieux ruraux que les milieux urbains (RFI, 2021 ; ONU, 2021).
Or, avec quelques 80 millions d’hectares de terres arables, dont une faible proportion (environ 10 %) est aujourd’hui mise en valeur, les jeunes congolais, qui représentent une grande partie de la population, peuvent s’investir dans le secteur agroécologique et faire de la RDC un grenier de la sous-région au lieu de continuer d’importer plus de 80 % de ses besoins en produits alimentaires. (Malu-Malu, 2019).
S’agissant du territoire de Kambove, qui constitue le territoire pilote de notre projet; soulignons que depuis sa création, diverses activités agropastorales y sont exercées par une partie non négligeable de la population, et dont les principaux produits agricoles sont les maïs, les maniocs, les haricots, les patates, les pommes de terre, les tomates et les arachides. L’élevage de volailles, moutons, chèvres, porcs, etc. est également pratiqué dans ce territoire. Cependant, une partie non négligeable de la population vit des activités économiques minières. Ceci fait que les activités agropastorales peines à devenir les principales sources du développement du territoire de Kambove, car n’étant pas exercées de manière adéquate et/ou en quantité industrielle, elles ne servent généralement qu’à la survie familiale et non au développement global du territoire de Kambove.

Face à cette situation, les jeunes disent que les activités agroécologiques exigent beaucoup d’efforts et d’investissements, les empêchant à atteindre leurs buts dans un bref délai. D’où, la majorité des jeunes du territoire de Kambove en particulier a du mal à s’intéresser à l’agroécologie, spécifiquement dans l’initiation des projets agro-pastoraux de manière durable pour développer leur communauté.
Nombreux sont les jeunes qui souhaitent se lancer dans l’exploitation minière et certains préfèrent quitter les zones rurales vers les milieux urbains ou migrer vers l’occident où la vie est supposée être aisée. Même s’il existe, pour eux, des opportunités agroécologiques à capitaliser dans leur milieu d’origine pour en assurer un développement durable : telles que les terres arables, les semences disponibles, les volailles à un prix abordable, les ressources naturelles et humaines à leur portée ; les jeunes de Kambove préfèrent l’exode rural à la sédentarité.

—————

Références :
Africa Center for Strategic Studies. (2021, 1 mars). Aggravation de la crise alimentaire sur le continent africain. Consulté le 17 novembre 2021, à l’adresse https://africacenter.org/fr/spotlight/aggravation-de-la-crise-alimentaire-sur-le-continentafricain/
FAO (2014), Les jeunes et l’agriculture : principaux enjeux et solutions concrètes, ISBN 978-92-5- 208475-4
Grain de sel (2015), Jeunesses rurales africaines : contours, aspirations et perspectives, nº 71 — juillet– décembre 2015
Guilleux, C. (2021), « Quels sont les enjeux et les défis de l’agriculture de demain ? », Appel à contribution, Calenda, URL, https://calenda.org/913419, consulté le 28 octobre 2021
Nyeleni (2014), Jeunesse et agriculture, Numéro 17, mars 2014, Récupéré sur www.nyeleni.org
Raphaël Belmin, Frédérique Causse, Denis Delebecque et Ysaline Sanguine (2021, 24 septembre), Sur les sentiers de l’agroécologie africaine, Consulté le 29 décembre 2021, à l’adresse :
Terre et Humanisme. (2021, 14 avril). Agroécologie – Définition et Fondamentaux. Consulté le 29 janvier 2022, à l’adresse https://terre-humanisme.org/association/agroecologie/
Union africaine. (2021). Développement de la jeunesse. Consulté le 30 janvier 2022, à l’adresse https://au.int/fr/developpement-de-la-jeunesse

Zones d’intervention

Phase pilote : République démocratique du Congo (Territoire de Kambove)
Deuxième phase : L’ensemble de la RDCongo
– Troisième phase : Bénin, Cameroun, Cote d’Ivoire, Togo, Burundi, Guinée Conakry, etc.

Nos actions dans le projet

Nous organisons des campagnes de sensibilisation et d’accompagnement des jeunes dans le secteur de l’agroécologie en étroite collaboration avec nos différents partenaires qui soutiennent nos actions de terrain.
Nous avons parallèlement lancé une étude de terrain afin de réajuster nos actions et accompagner les différentes parties prenantes au projet.
Dans le souci d’élargir le projet à l’espace panafricaine, nous avons lancé un appel à contributions en partenariat avec Jeunesse Africaine pour l’Environnement pour un numéro spécial qui paraitra en septembre 2022 dans les deux revues : Revue Pluridisciplinaire Africaine de l’Environnement et la Revue Panafricaine de la Jeunesse.
Les différentes études et analyses qui sortiront de ces contributions vont renforcer nos actions et solidifier nos stratégies.
Retrouvez l’appel à contributions ici

MISP

Mécanisme d’Insertion Socio-professionnelle (MISP)
Notre schéma et document de définition d’un Mécanisme Général d’Insertion Socioprofessionnelle, de la première rencontre avec le jeune jusqu’à son insertion sociale et professionnelle effective.



Valery NGOY NDALA

Président de l’APANAEFJ/Asbl

« Ma vision est Celle d’une Afrique unie, qui assure l’avenir de ses filles et fils en tant que porteurs d’espoir  »

Besoin de nous joindre pour ce projet ou besoin de plus d’informations ?